Découvertes ? | Oeuvres
A propos du Victorinox, LE couteau suisse
août 24, 2023

Dans beaucoup de familles françaises, on pourrait sans doute trouver cet objet  (ou presque..) plus ou moins sophistiqué et complet.

Et ce couteau montre à quel point le design a pu s’immiscer dans notre quotidien, bien au-delà des meubles et objets sans doute iconiques mais hors de prix pour la plupart.

Dans ce cas le design comprend une capacité technique spécifique, une volonté de créer un objet différencié et de répondre aux besoins de beaucoup d’utilisateurs. Un vrai cas d’école.

Pourtant la société créée par Karl Elsener date de 1884, bien avant l’utilisation du mot design. Mais quelques étapes montrent l’évolution :

  • 1891 : première livraison du couteau du soldat à l’armée suisse.

  • 1897 : désignation par le nom de « couteau d’officier suisse original et de sport ».

  • 1909 : la croix rouge (si distinctive de la marque) est apposée sur le côté du couteau.

  • 1909 : la marque s’appellera désormais Victoria du nom de la mère du fondateur

  • 1921 : utilisation de l’acier inoxydable (inventé quelques années avant seulement et dont le but est d’éviter la corrosion au maximum et donc la rouille.

  • et à cette même date, modification du nom de façon définitive en Victorinox.

  • 1931 : création de la première usine automatisée et fonctionnant à l’électricité, qui permet une qualité parfaite et constante.

  • 1996, mais on s’éloigne su sujet, lancement de la fabrication de montres puis en 1999 de bagages.

Aujourd’hui ce sont 7 millions de couteaux de poche répartis en 100 modèles qui sortent des usines d’Ibach et de Délemont en Suisse bien sûr. Et en 2017, la barre du 500 millionième couteau suisse a été franchie ! Et chaque jour 60000 couteaux sont usinés à Ilbach, au cœur de la Suisse dans le canton de Schwyz.

Il y a bien sûr de très nombreux modèles, du Classic avec ses 7 fonctions et ses 21 grammes au Swiss Champ XXL, ses 353 grammes et ses…73 fonctions (incluant une lame ouvre-montres, un écailleur à poissons et un ciseau à bois !!!)

Au delà de son emblème phare, l’entreprise a su confier à des designers des créations nouvelles :

  • En 1998, en référence au canton de Schwyz où vivait la mère du fondateur qui a toujours soutenu l’initiative de son fils.

  • Par exemple en 2009 une série à l’initiative de la revue « Wallpaper »

  • Ouen 2010 en hommage au Matterhorn (en France on dit Cervin)

En 1997, le couteau suisse original devient une pièce de design exposée au MOMA de New York : une vraie consécration.

Depuis d’autres artistes ont utilisé la base de ce couteau pour créer des œuvres originales.

 

  

Par exemple le Fauteuil Couteau Suisse créé en 2014 par les designers français Bruno Domeau et Philip Pérès et considéré « la chaise la plus pratique au monde ».

Ou bien  « Il Corso del Coltello » (Knife Ship ou le Bateau-Couteau) créé en 1985 par Claes Oldenburg, Coosje van Bruggen et Frank Owen Gehry, trois artistes « originaux » et qui a été exposé dans plusieurs des plus importants musées du monde dans les années 86-87 (par exemple au centre Pompidou en 1987).

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