L’ouvrage écrit par Cyrille Gouyette et paru en 2022 aux Editions Gallimard (Collection alternatives) a comme objet le sous-titre de la couverture : « 50 ans d’art urbain révèlent 5000 ans d’histoire de l’art ». Et tout au long des 220 pages, l’objectif semble parfaitement atteint.
Le fonctionnement est simple: des doubles pages associant une œuvre « classique » et une œuvre de l’art urbain. Les correspondances (et on peut penser ici à l’exposition en cours au MAT) sont très parlantes et permettent de faire sortir le street art de son statut quelque peu méprisé, même encore aujourd’hui. Ainsi beaucoup de peintures d’art urbain auraient une réelle filiation avec les courants parfois très anciens de l’art pictural européen.
Il n’est pas possible de montrer des exemples mais en citer certains permet de mieux illustrer les conceptions de l’auteur.
– La beauté du lait qui associe des Vierges à l’Enfant du Moyen Age avec celles de 2016 à Barcelone
– Le trompe l’oeil avec la présence d’une marqueterie du XVème et des volets peints à Istambul en 2015
– ou encore « Supplices et sacrifices » où se font face page à page le cadavre d’un agneau (Zurbaran qui symbolise le sacrifice de Dieu) et celui d’animaux de la jungle occis par l’homme (immeuble de Johannesburg en 1976)
– et parfois le lien est direct comme cette peinture de Poes & Jo Ber qui reproduit quasi complètement le personne de Gilgamesh en Mésopotamie.
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