1 – Qu’est ce qu’un Nabi ?
Le terme de Nabi signifie en araméen, une langue du Moyen-Orient, « prophète ». C’est ainsi que se décrivait un groupe de peintres dans les années 1890. Pierre Bonnard en faisait partie mais aussi parmi les plus connus Edouard Vuillard et Maurice Denis. Ces peintres clamaient leur désir de révolutionner l’art, en ouvrant de nouvelles voies loin des conventions académiques.
Pour eux il ne s’agissait pas de représenter le monde naturel mais plutôt de créer un moyen d’expression emplie d’émotion et de spiritualité. L’exploration de la couleur et de la forme constituait leur trait d’union.
Ils se sont intéressés autant à la peinture qu’à d’autres formes artistiques (gravure, arts décoratifs, design des meubles, affiches….
Ce mouvement constituie le passage entre l’impressionisme des décennies précédentes et le modernisme tendant à l’abstraction du début du XXème siècle.
2 – Quel est le modèle habituel de nue de Bonnard ?
Il s’agissait de Maria Boursin, renommée Marthe de Méligny et épouse du peintre. Ils se sont rencontrés en 1893, il avait 26 ans et elle 24, et attendirent 1925 pour se marier. Elle mourut en 1942.
Marthe a occupé un rôle majeur dans la vie personnelle et artistique de Pierre Bonnard. Une santé fragile la conduisait à des poses mélancoliques et méditatives (du fait de ses névralgies) qui furent « croquées par le peintre. De même ses bains (destinés à soulager ses douleurs) ont été mis en valeur à de nombreuses reprises. Les Nues de Marthe occupe une place importante dans l’oeuvre de l’artiste, entre simple intimité du quotidien et réel érotisme, mais toujours empreinte de poésie et denaturel.
3 – Que signifie « ukiyo-e » ?
L’ukiyo-e est une forme d’art qui s’est développée dans l’ère Edo (1603-1868) et qui a été particulièrement valorisée par Utamaro, Hokusaï et Hiroshige, vers la fin de cette période.
Le terme signifie « images du monde flottant » et il fait référence à la représentation de la vie quotidienne, des paysages et des divertissements populaires de cette époque, souvent dans la ville d’Edo (Tokyo), lieu le plus dynamique de l’Empire.
Il s’agit quasi exclusivement de gravures sur bois et de peintures. Les images étaient souvent produites en masse et étaient accessibles à un nombre non négligeable de Japonais. Ce sont ces estampes, dont certaines servaient de « cales » pour les envois du Japon vers la France, qui furent découvertes et tant appréciées dans la seconde moitié de XIXème siècle.
D’un point de vue graphique, on remarquait l’utilisation frappante des couleurs en aplat et la stylisation des compositions. D’un point de vue sujet, les paysages (on pense aux Trente-six vues du Mont Fuji par Hokusaï) et les scènes de la nature étaient très appréciées. Mais aussi les personnages, comme les belles femmes (Utamaro par exemple) ou les acteurs de kabuki…
4 – Comment s’appelait la maison de Pierre Bonnard ?
Elle s’appelle toujours « Le Bosquet ». Elle n’est hélas pas visitable.
Mais vous pouvez visiter le Musée Pierre Bonnard qui présente très régulièrement de belles expositions à propos du peintre, de ses amis et de son époque.
Les deux lieux sont proches dans la ville du Cannet, sur les hauteurs qui dominent Cannes.
5 – Quelle est l’oeuvre la plus célèbre d’Hiroshige ?
Avec Hokusai et Utamaro, Utagawa HIROSHIGE est un des maitres de l’estampe japonaise au XIXème siècle.
Son oeuvre la plus connue (mais d’autres sont également remarquables) est sans doute les « Cinquante-trois stations (ou relais) du Tokaïdo » publiée en 1834.
Cette route de l’Est va de Edo (Tokyo aujourd’hui) à Kyoto (alors la capitale de l’Empire). Aujourd’hui le Shinkanzen, le TGV japonais, parcourt les environ 500 km en à peine plus de 2h. Mais à l’époque de Hiroshige, il fallait une petite quinzaine de jours et les arrêts étaient donc indispensables pour se nourrir, se loger et soigner les bêtes. Cette route comportait 53 stations, distantes chacune d’une dizaine de kilomètres.
Hiroshige a su créer une oeuvre très particulière mêlant les paysages, l’ambiance du temps qu’il fait et des anecdotes à propos des voyageurs. Ceux ci étaient nombreux et très variés, allant des seigneurs féodaux, avec leur nombreuse escorte, juchés sur des palanquins ou montant à cheval, aux différents marchands, aux pélerins, aux touristes et aux aventuriers.. qui eux marchaient sur les routes. Bref tout un monde varié qu’Hiroshige a parfaitement su représenter. Ainsi à travers les 53 stations de cette série, on peut découvrir des lieux pittoresques, comme des cascades, des ponts, des cols, des montagnes, des forêts…mais aussi des scènes de vie très descriptives mais parfois aussi pleines d’humour. On ne peut que regretter que quasiment tout cet itinéraire ait disparu, entre urbanisation et mobilités.