La villa Théo près de la plage de St Clair au Lavandou présente très souvent des expositions intéressantes. Le lieu n’est pas immense mais les salles sont très lumineuses et les jardins agréables. Il s’agit d’ailleurs de l’ancienne demeure (datant de 1910) de son ami, le peintre néo-impressionniste Théo Van Rysselberghe (1862-1926) et la grande baie vitrée qui ouvre sur la nature et qui constituait la vision quotidienne de « Théo » est impressionnante.

Cette exposition consacrée à H-E Cross, un des acteurs du néo-impressionniste, ne dément pas la réputation du lieu.

Cross est moins connu que ses amis Seurat et Signac, et pourtant ses œuvres « varoises » (1891-1910) retiennent l’attention par la profusion des couleurs et l’immersion dans la lumière. Il vécut de nombreuses années dans une maison bâtie dès 1893, à deux pas de ce qui est dorénavant la Villa Théo, entre Méditerranée et forêts de pins, théâtre de nombreux tableaux. Et c’est un véritable hommage qui lui est fait avec cette exposition, jumelée à celle sur le même peintre et en simultané, qui a lieu au Musée de l’Annonciade de Saint-Tropez.

On l’a parfois qualifié de « peintre de la teinte » ce qui est évident dans toutes ses œuvres « méditerranéennes ». Qu’il s’agisse de ses marines, de ses paysages de forêts ou de la représentation de femmes en milieu naturel, la lumière et la couleur étincellent à chaque fois.

Son rôle que certains considèrent de second plan est pourtant essentiel dans son utilisation de la technique de division des tons. Cette technique se rapproche du pointillisme de Seurat, mais ici les coups de pinceau, qui utilisent des couleurs pures, non mélangées sur la palette, sont plus longs et moins systématiques que les petits points … des pointillistes.

Crédit photo : Henri-Edmond CROSS