Dès son adolescence et ses premières photos, sa voie semblait évidente : il serait photographe. Et ce fut le cas…

Il est né en 1931 à New-York, plus exactement à Coney Island, cette zone de plages et de divertissement (vous vous rappelez peut être du film de Woody Allen tourné dans ce lieu en 2017 « Wonder Wheel ») au sud de la ville, à deux pas de l’Océan. Et il est revenu durant des décennies capter la vie, les attitudes, et les regards de ses compatriotes de ce lieu. C’est en quelque sorte le cœur de son œuvre pour l’essentiel en Noir et Blanc. Vivre et comprendre ce creuset social, racial, économique où tous viennent se distraire côte à côte semble être son fil rouge. Les mots employés par François Cheval, commissaire de l’exposition, sonnent fort et juste :

«  Le Coney Island d’Harold Feinstein est la transcription photographique de la Rhapsody in Blue de Gerschwin » ou encore « Ces évènements simples sont les fondements de la nation, tels qu’H. Feinstein les entrevoit, une fusion entre races, communautés et classes d’âge ».

On peut y ajouter les photos faites lorsqu’il a été envoyé en Corée en 1952 et où à la différence des correspondants de guerre (qu’il n’était pas..) il a su montrer le quotidien des jeunes appelés (lui-même n’avait que 21 ans) dans une sorte de regard à la fois plein d’émotion mais aussi de neutralité.

Enfin, dans l’exposition de Mougins, les photos de jazz sont bien présentes en particulier celles pour le légendaire label Blue Note.

Ne manquent (mais manquent-elles vraiment tant elles sont différentes de ces séries de street art, résolument humaines et rassembleuses) que les photos de fleurs en couleur des années 80 qui sont superbes techniquement mais sans guère de l’émotion qui caractérise l’œuvre d’Harold Feinstein.